Sanditon est, rappelons-le, un roman inachevé de Jane Austen. Elle a dû l’interrompre à cause de sa maladie. D’autres auteurs se sont donc lancés dans l’aventure et après la sortie du Livre de Poche , Milady a choisi de traduire la suite écrite par Juliette Shapiro.
L’histoire est celle d’un couple, Mr et Mrs Parker qui, en quête d’un médecin pour leur station balnéaire à Sanditon, s’arrêtent dans un petit village. Après un accident, ils rencontrent la famille Heywood et décident d’amener l’aînée, Charlotte, découvrir Sanditon afin qu’elle bénéficie de son bon air marin.
La partie de Jane Austen est magique. Les chapitres qu’elle a eu le temps de rédiger posent tous les personnages et l’intrigue commence à se mettre en place. L’humour est encore de la partie pour notre plus grande joie. Intervient alors la plume de Juliette Shapiro et son interprétation de la suite de Sanditon est une catastrophe.
L’histoire est une mascarade. Dès la fin de la partie de Jane Austen, on sent que quelque chose cloche. Je ne peux pas spoiler mais le sujet et l’intrigue proposés par Juliette Shapiro n’auraient jamais été imaginés par Jane Austen. Ou plutôt jamais écrits, car on ne sait pas jusqu’où son imagination aurait pu aller. Mon premier grief est donc le sujet complètement mal placé et qui n’aurait pas été abordé ou pas de cette façon. Difficile de m’exprimer étant donné que je ne suis pas dans la tête de Jane Austen. Enfin… Continuons.
Ma deuxième déception est que, selon moi, Juliette Shapiro cherche à mettre de l’humour partout. Oui, Jane Austen était ironique et elle plaçait beaucoup d’humour dans ses romans mais c’était subtile. Ici, c’est grossier. J’ai tenté vainement de garder le sourire mais finalement ça m’a plutôt irritée.
Pour en terminer avec les récriminations, je dois bien avouer que Juliette Shapiro reprend bien l’histoire et les personnages de Jane Austen. Elle a intégré les différents caractères et a su faire évoluer l’histoire dans un sens acceptable – si on ne compte pas cette toute première scène post-récit d’Austen, qui pourrait se faire valoir chez un autre auteur, mais qui ici est inutile. Seulement, elle rabâche certains éléments comme pour prouver qu’elle a bien compris le début de l’histoire et c’est fatiguant. Aussi et surtout, concernant les personnages, elle passe du coq à l’âne sans transition. Mes doléances s’achèvent ici.
Bien sûr, je ne saurais laisser un avis complètement négatif. L’intérêt que j’ai trouvé à ce roman se trouve dans les trente dernières pages. Juliette Shapiro a réussi à trouver des éléments intrigants là où on n’en attendait pas. Cela n’a malheureusement pas relevé le niveau du reste de l’histoire.
J’ai terminé ma lecture hier et attendu aujourd’hui pour vous donner mon avis en espérant qu’il serait un peu plus tendre. Étant toujours remontée contre cette histoire, mon avis est peut-être exagéré mais vous savourerez – ou du moins supporterez – peut-être mieux l’histoire que moi. Je suis tout de même reconnaissante à Milady d’avoir traduit ce livre et d’avoir pu me faire un avis.