La renaissance de Pemberley, Lise Antunes Simoes

La renaissance de Pemberley porte bien son nom. Après le mariage d’Elizabeth et Darcy, tous deux se rendent dans la maison familiale de ce dernier. Elizabeth prend son rôle de maîtresse de maison très à cœur et après avoir trouvé des notes de lady Anne, la mère de Darcy, elle fait tout son possible pour se rendre utile et compétente. Elle apprend à gérer la maison et le personnel, reçoit des invités, organise des dîners. Elizabeth ne prend cependant pas la grosse tête malgré son nouveau rang. Elle reste fidèle à elle-même: espiègle, enjouée et respectueuse.

Quant aux autres personnages, leur caractère et leur tempérament restent également identiques à ceux dépeints par Jane Austen. Bingley est toujours aussi joyeux, Jane douce ou encore Caroline Bingley fourbe et acerbe. Nous retrouvons tout le monde: Mr Collins, Lady Catherine de Bourgh, Mr et Mrs Gardiner et même Lydia et son « cher » époux. Nous en rencontrons de nouveaux, voisins et connaissances, habitants du Derbyshire.

On ressent clairement l’implication de l’auteure et ses recherches sont tout à son honneur. Le passage pendanr lequel la famille Darcy fête Noël est magique : l’achat du matériel pour fabriquer les guirlandes, leur confection, la recherche de la fameuse bûche à brûler, etc. J’aurais aimé me glisser dans la maison pour mettre la main à la pâte et participer à cette belle euphorie.

Ce roman est un bel hommage à Jane Austen et à son roman le plus célèbre. J’ai d’ailleurs versé quelques larmes dans les dernières pages. Je vous le recommande si vous souhaitez poursuivre un peu la magie de ce couple mythique.

Un bon parti, Curtis Sittenfeld, Austen Project

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Le « Austen project » a été lancé par les éditions HarperCollins, après Northanger Abbey, Raison et Sentiments et Emma et les aventures d’une jeune frivole, Curtis Sittenfeld s’est attaqué au chef d’oeuvre de Jane Austen. Eligible, titre traduit en français par « Un bon parti » est une réécriture moderne d’Orgueil et Préjugés.

Nous sommes donc projeté au XIXème siècle, dans l’est des Etats-Unis, plus précisément à Cincinnati. Les soeurs Bennet sont plus âgées et Jane et Liz vivent leur vie de leur côté jusqu’à ce qu’un problème de santé les poussent à retourner dans la demeure familiale. Peu après, Chip Bingley apparaît dans leur entourage. Ce dernier est très connu et ne peut être qu’un « bon parti » aux yeux de Mrs Bennet. Il est fidèlement accompagné de sa soeur, Caroline et de Mr Darcy.

Des éléments clés sont repris: la critique cinglante de Darcy sur la société et sur Liz, leurs différentes rencontres ponctuées d’un peu d’orgueil et de beaucoup de préjugés, la relation (plus que) désastreuse entre Jane et Bingley, la fameuse lettre de Darcy où tout est révélé mais tout n’est pas calqué sur l’histoire de Jane Austen. La modernité y est pour quelque chose mais l’auteure a également fait certains choix comme évincer l’oncle et la tante Gardiner ou encore des caractères sont totalement détournés tel que celui de Kathy de Bourgh. Mais cette liberté prise est novatrice.

Sans vouer une fidélité à toute épreuve pour Austen, il y a certains points cependant qui n’ont pas fonctionné. Tout d’abord l’humour de Mr Bennet si célèbre pour son ironie et son mordant. Dans cette histoire, il est exaspérant et déplacé. Mais ce point n’est qu’un détail à côté d’un autre plus désastreux à mes yeux.

Lydia et Kitty sont certes ce qu’elles sont, sauf qu’au XIXème siècle, de l’oeil de Sittenfeld cela ne peut se traduire que par de la vulgarité. Ce n’est même pas de la grossièreté, tellement c’est extrême. Certes tout le roman n’en est pas affecté mais j’ai frôlé la crise d’apoplexie suite à deux ou trois passages.

Pour conclure, certains passages sont intéressants et divertissants, d’autres frisent le ridicule.


Aux éditions Les presses de la cité, 2018

Préjugés et orgueil, Lynn Messina

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Préjugés et orgueil est une réécriture moderne d’Orgueil et Préjugés. L’intérêt de cette réécriture est le rôle inversé des personnages de Jane Austen. Darcy est une femme aisée et future héritière. Bennet est un jeune homme employé au musée Longbourn dirigé par M. Meryton. Bennet travaille avec son frère aîné, John et leur emploi consiste à rechercher des donateurs afin de continuer à faire vivre le musée. Ce sont dans ces circonstances qu’ils rencontrent alors Bingley et son amie Darcy.

L’histoire est moderne et rafraîchissante. Certains détails sont un peu tirés par les cheveux mais l’ensemble est réussi. De plus l’humour est au rendez-vous, notamment grâce à un certain Collin.


Editions Diva Romance, 2017

Orgueil et Préjugés, Marvel, Nancy Butler

Marvel a bel et bien repris les romans de Jane Austen en comics. Nancy Butler, qui a entrepris cette aventure souhaitait que les petites filles aient aussi des comics à lire. Son choix s’est alors porté sur Jane Austen, qu’elle admire.

La couverture est digne d’un magazine mais lorsque l’on tourne la première page, on est face à un comics tout simplement. Il y a tout d’abord une introduction de l’auteure. Ces quelques pages sont raffinées, les couleurs attrayantes. Puis on entre dans l’histoire de Jane Austen et c’est la catastrophe.

Les dessins ne sont pas du tout attirants. Les personnages sont fades et mal dessinés. Jane est passable, Lizzie est un peu trop ‘vilaine’. Mrs Bennet ressemble à une truie dans la première page. Les couleurs sont beaucoup trop sombres pour une telle histoire. Orgueil et Préjugés mérite plus de gaité !

En ce concerne les expressions des visages, c’est raté. Même si parfois le personnage est un peu loin, on devrait deviner de la tristesse ou de la joie, mais ce n’est pas toujours le cas et ça porte à confusion. Comme lorsque Lizzie apprend que Bingley a fait sa demande. Elle semble contrariée face à Jane, alors qu’elle est censée sauter de joie pour sa soeur. Mr Collins, de son côté, ne semble pas être si pédant et idiot que dans le roman. Ce personnage n’a pas été assez travaillé.

À propos de l’histoire, tout n’a pas pu être repris. Le comics est assez court. Les éléments principaux sont repris mais certains dialogues ne sont pas trop à leur place.

Cependant, malgré tous ces défauts (il faut reconnaître que le travail n’est pas facile) celui-ci a été rigoureux : trouver les passages importants, les dialogues et mettre tout en scène. Le hic est vraiment les couleurs qui auraient dû apporter plus de clarté. L’ensemble de l’histoire de Jane Austen respire l’humour, la vie humaine et c’est bien trop triste avec des tons si sombres.

Orgueil et Préjugés (manga), Poe Tse

Orgueil et Préjugés version manga, pourquoi pas !

Tout d’abord la couverture est magnifique. Les couleurs, le style, tout est attrayant ! À propos des personnages, Darcy n’est pas très attirant mais il affiche bien son air arrogant. Elizabeth est quant à elle trop souriante et semble bien naïve. Pour les autres personnages, c’est plutĺt bien fait. Ce sont des caricatures qui représentent bien les traits de caractère qu’on leur connaît. Lydia est parfaitement espiègle et sotte, Mary paraît très dévote, Mr Collins est cependant un peu bizarre avec ses lunettes. Les décors sont somptueux, les toilettes très bien dessinées, les détails sont intéressants. 

Concernant l’histoire, dès les premières pages c’est un peu mièvre et je trouve ça dommage. Ça donne peu de crédibilité à l’histoire et à ses personnages. Elizabeth prononce cette phrase dès le début « Jane adore les roses blanches, elles sont aussi belles et pures qu’elle… ». C’est bien joli mais ça ne rend pas justice à Elizabeth. J’ai aussi été déçue par Darcy qui est malpoli envers les autres personnes de l’assemblée lors du premier bal. Darcy est peu amène et sociable mais il n’est certainement pas malpoli. Passé ces premiers chapitres, l’ambiance d’Orgueil et Préjugés et la vraie essence des personnages reparaissent. Enfin.

Malheureusement les évènements sont bien trop vite expédiés. L’essentiel de l’histoire originelle est bien présent et ça n’enlève rien à la compréhension mais quand on connaît l’histoire, on regrette ce brusque enchaînement. Malgré tout, la morale évidente des préjugés est bien transcrite.

Le format manga est quelque peu perturbant mais ça peut être un bon moyen de faire découvrir aux plus jeunes le talent de Jane Austen.


Éditions Soleil Manga, 2016

Chroniques de Meryton, Elizabeth Aston

Ce roman est le dernier traduit par Milady Romance de l’auteure Elizabeth Aston qui nous a malheureusement quittés en début d’année.

Après Les filles de Mr Darcy et toutes les suites qu’elle a imaginées autour d’Orgueil et Préjugés, Elizabeth Aston nous raconte cette fois l’histoire de Maria Lucas, la soeur de Charlotte.

On suit le récit de l’oeuvre originelleà tous les évènements près, du point de vue de Maria mais en y ajoutant la propre aventure de la jeune fille. Celle-ci rencontre un jeune marin à Londres. Malheureusement étant un fils cadet d’une famille plus noble, leur union est vouée à l’échec, à l’instar de celle de Lizzie et Darcy.

Pour raconter cette histoire, nous découvrons les lettres échangées entre les deux amants ainsi que le journal tenu par Maria. C’est un point que je souligne car j’aime découvrir des histoires par ce biais et l’auteure a réussi ce pari.

D’un avis général, cependant, je trouve Maria un peu trop clairvoyante, trop bonne observatrice pour être crédible. Une personne étrangère à Orgueil et Préjugés trouvera sûrement l’histoire attractive. Pour les fans de Jane Austen ce roman sera un peu lourd même s’il est intéressant de découvrir la vie et le destin de Miss Maria Lucas.