Un bon parti, Curtis Sittenfeld, Austen Project

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Le « Austen project » a été lancé par les éditions HarperCollins, après Northanger Abbey, Raison et Sentiments et Emma et les aventures d’une jeune frivole, Curtis Sittenfeld s’est attaqué au chef d’oeuvre de Jane Austen. Eligible, titre traduit en français par « Un bon parti » est une réécriture moderne d’Orgueil et Préjugés.

Nous sommes donc projeté au XIXème siècle, dans l’est des Etats-Unis, plus précisément à Cincinnati. Les soeurs Bennet sont plus âgées et Jane et Liz vivent leur vie de leur côté jusqu’à ce qu’un problème de santé les poussent à retourner dans la demeure familiale. Peu après, Chip Bingley apparaît dans leur entourage. Ce dernier est très connu et ne peut être qu’un « bon parti » aux yeux de Mrs Bennet. Il est fidèlement accompagné de sa soeur, Caroline et de Mr Darcy.

Des éléments clés sont repris: la critique cinglante de Darcy sur la société et sur Liz, leurs différentes rencontres ponctuées d’un peu d’orgueil et de beaucoup de préjugés, la relation (plus que) désastreuse entre Jane et Bingley, la fameuse lettre de Darcy où tout est révélé mais tout n’est pas calqué sur l’histoire de Jane Austen. La modernité y est pour quelque chose mais l’auteure a également fait certains choix comme évincer l’oncle et la tante Gardiner ou encore des caractères sont totalement détournés tel que celui de Kathy de Bourgh. Mais cette liberté prise est novatrice.

Sans vouer une fidélité à toute épreuve pour Austen, il y a certains points cependant qui n’ont pas fonctionné. Tout d’abord l’humour de Mr Bennet si célèbre pour son ironie et son mordant. Dans cette histoire, il est exaspérant et déplacé. Mais ce point n’est qu’un détail à côté d’un autre plus désastreux à mes yeux.

Lydia et Kitty sont certes ce qu’elles sont, sauf qu’au XIXème siècle, de l’oeil de Sittenfeld cela ne peut se traduire que par de la vulgarité. Ce n’est même pas de la grossièreté, tellement c’est extrême. Certes tout le roman n’en est pas affecté mais j’ai frôlé la crise d’apoplexie suite à deux ou trois passages.

Pour conclure, certains passages sont intéressants et divertissants, d’autres frisent le ridicule.


Aux éditions Les presses de la cité, 2018

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